Paysages et légendes du Pas de Calais
Page
3:

Sites pittoresques, Légendes des Flandres,
![]()
Pitgam, (près de Dunkerque)
L'église de Pitgam
|
Dans le petit village de Pitgam, Carl, fossoyeur, est un homme
très courageux, mais fort mal payé par la paroisse. Il aurait bien voulu
être récompensé de tous les travaux qu'il accomplissait avec zèle, en
devenant un jour plus riche. Le soir même de Noël, alors qu'il
nettoie les abords du cimetière qui entoure la petite église afin de
faciliter l'arrivée des paroissiens pour la messe de minuit, il voit
surgir devant lui Belzébuth en personne. Le diable lui propose la
signature d’un pacte. En paraphant ce parchemin, Belzébuth s'engage à
rendre Carl riche à souhait et lui promet que toutes les femmes ne
sauront plus lui résister, mais en contre partie, dans dix ans jour pour
jour, le diable se présentera avec le parchemin pour l’emporter
corps et âme. Carl hésite puis, n'ayant rien à perdre
signe.
Les années se passent et Carl est le plus heureux des hommes, sauf
lorsqu'il repense au temps qu'il lui reste avant que le diable l'emporte
en enfer, ...... et ce temps diminue, diminue.......
Dix ans ont passé. C'est le soir de Noël, et alors que Carl
s'approche de l'église de Pitgam pour assister à la messe de minuit,
Belzébuth surgit, le parchemin signé par le fossoyeur, à la main: "Alors, Carl, es-tu prêt à
me suivre ? - Non, répondit l'homme, ce n'est
pas encore le moment ! Il me reste encore un an ! -Oh non, dit le diable, regarde la
date au bas du parchemin ! -J'ai vieilli, s'exclame Carl, je
ne vois plus bien clair. Approchons-nous de l'entrée de l'église, je
verrais mieux le pacte que j'ai signé à la lueur des bougies près de la
porte."
Belzébuth et le fossoyeur s'approchent de la porte de l'église et Carl
s'empresse alors de jeter le parchemin dans le bénitier de l'église. Le
pacte, au contact de l'eau bénite, part en fumée dans une gerbe de
flammes. Belzébuth, fou de rage, sort de l'église,
traverse le cimetière, et, au milieu de la grand place, frappe
violemment le sol de son talon, ouvre ainsi dans le sol une large brèche
où il s'enfonce jusqu'en enfer. Depuis ce jour, à quelques pas de l'église , une marre d'eau noirâtre et sans fond, s’étend au milieu de la petite place rectangulaire du village. On l'appelle le trou du Diable. Les habitants disent même qu'il n'est pas prudent de trop se pencher pour essayer d'en voir le fond. |

La mare du Diable
à Bientôt..........................