Paysages et légendes du Pas de Calais

                     Page2                                                                                                                                                                     

Béthune

Les  origines du blason de Béthune ,     la fable de l'âne de Buridan ,     les Charitables

 

Les  origines du blason de Béthune 

Pourquoi le blason de Béthune est bordé de deux brigands, armés de massues ?? ...........

    Au  XVIéme siècle , une bande de brigands se cachait dans la forêt d'Olhain, et faisait de nombreuses incursions sur les routes, rendant  incertains les voyages dans les environs de Béthune. On organisa donc une campagne  afin d'attraper ces brigands et de rendre les chemins plus sûrs. Leur chef nommé, Grand Guillaume , fut poursuivi jusque St Pol su Ternoise , fait prisonnier et pendu "haut et court" à Béthune. 

C'est en souvenir de cette histoire que le blason de Béthune est orné de deux brigands , dont l'un d'entre eux doit se nommer "Grand Guillaume".

 

 

Fable de  l'âne de Buridan.

Jean Buridan, philosophe né en 1298 à Béthune, recteur de l'université de Paris en 1327, décédé en 1366, a émis la théorie selon laquelle il est difficile, dans certaines conditions, de faire un choix:

"L'âne de Buridan , revenant d'un long voyage,  avait autant soif que faim. On plaça l'animal à égale distance d'un boisseau d'avoine et d'un seau d'eau. L'animal, ne sachant déterminer si il avait plus faim que soif , ne fut pas capable de décider s'il devait d'abord manger ou boire en premier. Il resta  indifférent  à l'alimentation proposé et mourut de faim ( ou de soif,  la fable ne le précise pas) . 

Début juin, Fêtes de l'âne de Buridan , place du Beffroi de Béthune.

 

La  légende de la fondation de la confrérie des charitables de Saint Eloi.

L'histoire se déroule au Moyen-Age, sous le règne de Philippe-Auguste, à la fin du XII° siècle, époque où le Nord de la France et une partie de la Belgique actuelle dépendaient des Comtes d'Artois.   Le sol marécageux d'une partie des communes de Beuvry et de Béthune favorisait l'éclosion de mouches, moustiques, puces, rats qui semaient à profusion des germes de maladies contagieuses et mortelles variées, telles que malaria, lèpre, peste, ... Une épidémie de ce genre apparut fin 1187, (mais l'hiver calma la contagion), pour reprendre en 1188 avec une nouvelle vigueur, juste au moment où la paix venait d'être signée entre le Roi de France et le Comte de Flandres, après quatre années de guerre qui avaient affaibli les habitants et l'économie de la région. La désolation fut extrême, le découragement  total, au point de voir la population s'enfuir des villes, laissant les malades sans soins ni secours, et les morts abandonnés sans sépulture... 

La médecine de l'époque était rudimentaire et impuissante...... En pareille situation, la population cherchait secours auprès de Dieu, remplissant les églises. C'est alors qu'à trois reprises, Saint-Eloi, Patron des forgerons, apparut de nuit à un forgeron de Beuvry, nommé Germon, le priant d'aller vers Béthune pour fonder une "karité" (confrérie de charité), qui inhumera les défunts, et pour instaurer une " candeille " (chandelle de cire vierge) pour guérir les malades. Germon prend alors la route de Béthune le 21 septembre, jour de la fête St-Matthieu, mais en arrivant à la limite des deux communes, il vit, venant à lui, un homme également habillé en forgeron, mais  se dirigeant vers Beuvry. Cet homme n'est autre que Waultier (Gauthier), forgeron au faubourg de Saint-Pry, près de Béthune. Il avait reçu de Saint-Eloi le même message que Germon.

La légende veut que les deux forgerons tombent dans les bras l'un de l'autre, pleurent et prient ensemble près de la source proche, à Quinty. Cherchant conseil, Gauthier suggère de consulter un saint homme, le moine Rogon, du Couvent cistercien de Saint-Pry  ( qui deviendra quelques années plus tard Prieur de son couvent) . Il est de bon conseil et, après avoir prié, demande aux deux forgerons de constituer leur " karité " et de commencer aussitôt à enterrer dignement tous les défunts, pendant que lui se charge de leur fournir la Sainte-Chandelle en cire vierge.

Le mouvement est lancé, et devant le courage de ces deux forgerons, des habitants des deux villes viennent les aider. Progressivement, les défunts sont dignement inhumés, et les malades sont soignés, l'épidémie régresse doucement, puis finit par disparaître complètement.

Mais la chose la plus étrange de cette histoire est le fait que jamais aucun de ces hommes charitables n'ait contracté la maladie ? Et pendant plus de huit siècles, aucun Charitable n'est mort d'une épidémie.  

Selon la prophétie de Saint-Eloi : 

" le fléau n'approchera point de vous, ni même de vos demeures ! "

La source Quinty

 

                                La chapelle St Eloi 

              Monument commémorant la rencontre de Germon et Gauthier